La folle semaine de Vichy: du rêve au fiasco sportif
Enseignement N°1 : Ne jamais d’inscrire sur un Ironman en fin d’été car on se dit durant tout le printemps, c’est fin Aout, tout va bien, j’ai encore le temps de m’entrainer. C’est extrêmement piégeux. Donc il s’agit d’un mauvais calcul, j’en ai fait l’expérience. Il est largement préférable d’affronter le mauvais temps Dunkerquois du printemps (pluie, vent et froid) plutôt que de miser sur un entrainement estival aux beaux jours.
En effet, on passe tranquillement l’été, arrive le 15 Aout, les copains rentrent de vacance, préparent leur rentrée, et là on prend soudainement conscience que dans moins de 2 semaines, on va devoir faire un Ironman…
Bref retour sur la prépa : voyage en Amérique du Sud en mars, grosse entorse de la cheville en Avril dans les remparts de Bergues, des déplacements pro et autres week-end festifs en mai…
Mi-Juin je souffre le martyr sur le CD de Gravelines. Idem Début juillet sur le half où je finis démoli avec un chrono plus que moyen. La forme s’est envolée. Je pense qu’elle va revenir donc pas d’inquiétude. Vacance en Aout dans le Périgord, j’oublie de m’entrainer car ce sont les vacances.
Je reste optimiste et confiant mais plus les jours passent et plus le doute s’installe.
On arrive sur place, à Vichy, avec Andréa en début de semaine. A la cool.
Dans l’hôtel on a la télé donc on est content. Avec Andréa on regarde dans le petit écran les championnats du monde d’athlétisme, les matchs de rugby, Japelou, l’amour est dans le près avec les agriculteurs qui choppent des meufs, le journal télé (je suis incollable sur la reconstitution du thalyslamiste puis la remise de la légion d’honneur par François Hollande aux soldats américains qui sont intervenus…).
Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi, j’ai abandonné l’IM de Vichy après environ 8 h 15 de course à la fin du semi-marathon. Il restait 21 km à faire et c’était trop pour mon état de forme. Donc je vais vous raconter la course de Dekko & d’Hervé sur le half du samedi et la performance de Francky, remplaçant de dernière minute de Titi, qui a terminé dans un très bon chrono cet Ironman de Vichy. Chapeau l’artiste.
Vendredi soir : rendez-vous est pris pour la pasta party.
Drafting autorisé pendant le buffet, Andréa est en queue de peloton mais elle tient tout de même bien le groupe. ça relance pas mal entre l’entrée et le plat principal.
Dîner avec un petit novice du triathlon, Yves Cordier, Yves pour les intimes. Futures compétitions de Jeanne Collonge, plan d’entrainement de Romain Guillaume, vivre dans la ville de Nice, dopage et sponsors dans le triathlon, tous les sujets y passent, Yves répond à tout sans langue de bois, très sympa. Yves fera demain le half et finira avec un très bon classement au scratch. On lui survend Dunkerque en lui parlant du club, de notre président. Yves promet qu’il viendra nous voir en 2016. Sacré Yves !
Samedi, on retrouve donc vers 6h40 Deko et Hervé. Départ du half dans l’allier à 7 heures. Il fait déjà bien chaud. Ce n’est pas comme à Nice où le maire de la ville (le célèbre Christian Estrosi) donne le départ de l’épreuve. A Vichy il n’y a pas de star, people et autres gens qui pèsent donc c’est l’organisation qui donne le coup de pétard. On aurait pu demander au petit fils du maréchal Pétain de lancer l’épreuve mais ça n’aurait pas plu à tout le monde.
Bcp de spectateurs du bord de l’eau. Très grosse organisation avec Kayak, bénévoles, bateau mouche… impressionnant. 1 boucle de 1 900 mètres à effectuer. Une formalité pour nos dunkerquois expérimentés sur ce type d’épreuve. .
Gauthier me dit que les chinois ont racheté le label Ironman (ou alors est-ce les propriétaires de cette marque qui ont vendu et dans ce cas les chinois ont profité de cette opportunité pour acquérir le label ?). Je ne crois pas Gauthier car ça sent l’enfume à plein nez son truc.
Je suis convaincu que notre président nous aurait informés en écrivant un petit article sur le forum du club devant ce séisme. Et puis c’est important de relayer les théories du complot sur internet avec tant de désinformation et de fausse pub. Je me dis que c’est une propagande ou une grosse intox mais en réalité pas tant que ça. Après vérification, force est d’admettre qu’on donne nos sous aux chinois quand on s’inscrit sur un Ironman. Quand je vois tous ces petites mains qui travaillent pour les intérêts chinois, je me dis que c’est un peu le monde à l’envers, avant c’était les chinois qui fabriquait nos ordi, télé, chaussette, meuble de maison…. Bref sur ces réflexions politiques et autres digressions philosophiques, revenons à la compétition de Deko et d’Hervé.
Pascal sort quelques minutes devant Hervé après un bon chrono de nat.
Francky est déjà bien présent sur la zone pour repérer un peu le parcours.
Lancement du vélo avec une bonne densité d’athlète sur les petites routes de Vichy ce qui rend possible le drafting pour les athlètes mal intentionnés. Verra-t-on un jour des formats half ou ironman avec drafting autorisé pour mettre fin à ce phénomène vicieux ? On se pose la question !
Pascal sort comme une balle du parc à vélo pour en découdre sur les 90 km
Pascale est contente il est donc important de le souligner
On encourage les dunkerquois en priorité
Après une transition rapide Hervé s’élance à son tour. Il part avec 3 bidons, tranquille !
Un peu d’attente vite comblé par une virée shopping dans les magasins installés sur la zone. Francky est tout content car il a acheté un casque tout neuf et tout beau.
Deko est le premier à revenir dans un bon classement aussi (on compte les athlètes qui précèdent Pascal). Grand sourire, on voit que la course est bien maîtrisée et non pas subie comme ce fut mon cas. Il nous fait signe 2, peut être est il donc deuxième de la course ?
Lors de la transition, il est important de lever les bras vers le ciel.
Un peu plus longtemps après, c’est Hervé qui fait son retour. Un aléa du matériel explique cette moindre performance en vélo. Le Cervélo est resté bloqué sur le petit plateau au km 30 (alors que le parcours d’1 boucle de 90 km est plat). C’est un système électrique pour changer les plateaux et la batterie s’est probablement déchargée. Enquête à suivre.
Hervé ne perd pas de temps non plus en transition T2. Dossard 182.
Course à pied : 2 tours de 10,5 km pour finir en beauté
Les spectateurs sont toujours bien présents.
On constate que chez les jeunes adolescents la casquette à l’envers est encore à la mode. Ça fait jeunes et branché donc on est content de le savoir car on ne va pas tous les jours dans un lycée.
Francky est content il tape dans la main de Deko juste avant l’arrivée
Le fils prend le père en photo avec son téléphone, sans la technologie (ordinateur, internet…) il n’y aurait pas eu d’article.
Très bonne et très rapide course à pied d’Hervé malgré la chaleur qui commence à peser sur les organismes.
Il est maintenant temps de préparer les affaires le samedi après-midi pour déposer le vélo le soir avant le grand départ de dimanche matin.
Que des vélos de ouf, des roues lenticulaires, des types en tenue de contention alors qu’il fait plus de 30 degrés… Bref le monde des triathlètes qui sont des stars mais c’est comme ça.
Grosse ébullition et effervescence autour du parc à vélo ce samedi soir.
Je croise les doigts pour que la combinaison soit interdite demain car j’espère que l’eau sera au-dessus de 24 degrés.
Manque de bol il semblerait que le matin à 5 heures le thermomètre affiche 23,6 donc on nage avec combi. Grosse désillusion j’aurai aimé le faire en maillot de bain car je pense que cela m’aurait favorisé. Je soupçonne les lobbys des fabricants de combinaison d’avoir payé l’arbitre pour imposer la possibilité de nager en combinaison afin de faire de la publicité. Ça sent l’arnaque le truc car il a fait super chaud samedi et la température n’est pas redescendue.
J’avais évité de mettre la combi ces derniers mois. Je le savais mais cela se confirme, effectivement je rentre limite dedans (on parle dans le jargon scientifique de surpoids pondéral). On reçoit les encouragements des copains, ça motive et ça donne envie de bien faire et de tout donner.
6h50 départ des quelques pro homme. Pour 2 boucles distinctes sur 2 parties de l’Allier avec une sortie à l’australienne au milieu. Comme au paarc de Gravelines, on a une indication sur les distances (bouée fixée à 2 500 mètres, 3 000 mètres, 3 500 mètres). C’est pas mal et bien pratique de savoir où on en est !
6h52 départ des quelques pro nana.
7 heures en avant pour les AWA (c’est encore une invention de ironman mais en tout cas c’est ma vague). La nat se passe correctement, sans éclat ni folie. Il fait super sombre on ne voit pas très bien où on va ! Je prends un sacré coup de coude dans la lunette gauche juste après le départ. Je préfère ne pas toucher à la lunette bien que mon œil est collé sur la lunette. Je remettrai mes lunettes à la sortie australienne ça ne me gêne pas trop. Après 600 mètres, je constate qu’on n’est franchement pas beaucoup alors qu’on n’est pas parti particulièrement vite. J’ai quelques copains qui nagent dans mes pieds et me suivent à la trace (si je me décale un peu ils se décalent). Durant la sortie, je saute du ponton comme un gros canard dans l’eau alors qu’en fait on pouvait plonger car il y avait de la profondeur. J’avais hésité mais j’ai préféré jouer la sécurité car je n’ai vu personne plonger (le groupe de devant avait fait un gros écart avec nous). Je me fais donc distancer par 3 nageurs qui ont plongé juste derrière moi (même au-dessus de moi je pense). J’arrive finalement à les rattraper après 150 mètres. A mon tour de faire un peu du drafting en natation. Je reprends rapidement le relai et termine la partie natation car on s’installait dans un faux rythme.
7 heures 08 : Francky s’élance à son tour dans la vague des plus de 55 ans grâce au dossard de Titi le grabataire. Je me fixe comme objectif de poser le vélo avec Francky car sinon ça voudrait vraiment dire que je suis un gros naze en triathlon. Ce sera chose faite sans difficulté.
8 heures : départ pour le vélo
Les copains nous encouragent, ça fait plaisir. Le parcours est composé de 2 boucles avec très peu de dénivelé. Il fait déjà chaud. Je m’arrose dès que je le peux avec de l’eau pour me refroidir. Dès la sortie de la ville on a du vent de face qui sort de nulle part. Improbable. Le revêtement bitumeux n’est pas très bon, comme disait Pascal hier, j’ai l’impression de coller au bitume.
Il y a quelques filles donc je suis content. En plus je les double donc je suis encore plus content. Elles n’ont pas l’air très heureuses, aucun sourire, sérieuses et concentrées, ça ne rigole pas.
Pour le reste des 180 km, aujourd’hui c’est journée porte ouverte, tout le monde (ou presque) me dépasse et me double. Je suis habitué ça ne me perturbe pas. Je ne force pas sur la pédale et en garde sous le pied car la journée sera longue.
Je me ravitaille dès que je le peux avant d’avoir soif ou faim. Je roule sur un caillou que je n’avais pas vu, première alerte j’ai failli tomber. J’essaie de me remettre dedans et de me concentrer. Le soleil tape, il y a très peu de parcours couvert car les agriculteurs ont eu la bonne idée de couper tous les arbres qui étaient là avant pour étendre leurs champs.
Le paysage c’est ultra simple voir même monotone : champ de maïs à gauche, champ de tournesol à droite, puis champ de maïs à droite et champ de maïs à gauche, puis champ de maïs à droite et champ de tournesol à gauche…Après ça, on s’étonne que les abeilles disparaissent. Je me dis qu’on ne devrait pas autoriser les agriculteurs à faire du triathlon pour protester contre leur méthode de production. Entre temps on croise quand même des pâtures avec des bœufs ou des troupeaux allaitants.
Les triathlètes qui draftent reçoivent un carton jaune avec 5 minutes de pénalité. Ils arrivent à s’organiser pour rouler ensemble car dès qu’ils entendent la moto arriver, ils reprennent quelques mètres de distance pour limiter le flagrant délit. Malin le triathlète ou idiot l’arbitre, au choix.
Je passe plusieurs fois devant des pénalités boxs vident, 1 mec ou deux de temps en temps, ça me démoralise un peu. J’imagine déjà Francky dans la pénalité box en train de discuter et de sympathiser avec des triathlètes (ce qui n’est pas arrivé puisque Francky ne drafte pas c’est bien connu).
Une dernière frayeur qui est probablement arrivée à tout triathlète non cycliste de base. Dans un village de ce qu’on appelle la France des oubliés, je passe avec une bonne vitesse sur un dos d’âne. Je veux ensuite relancer en ligne droite mais le choc / vibration avait fait basculer ma chaine sur le petit plateau sans que je ne m’en rende compte. Coup de pédale dans le vide, je frôle la chute et le déséquilibre. Une suée de plus dans une journée méga chaude, je n’avais pas besoin de ça mais tout se termine bien (ça aurait été une chute en ligne droite à 40 km / heure ça ne l’aurait pas fait du tout).
Je rentre au bercail, il y a pas mal de vélo dans le parc.
Motivé pour attaquer le marathon où les sensations sont plutôt bonnes.
Il fait 36 degrés, c’est un détail et c’est pour tout le monde pareil.
Je pars sur un petit rythme (que l’on qualifie de train de sénateur) en me disant que je pourrai ensuite relancer et accélérer. En fait, pas du tout. Alors qu’on rencontre normalement le mur au 30 ou 35 ème km, il vient dès le 8ème kilomètre. J’essaie de m’accrocher, il y a peu de zone d’ombre sur le parcours à pieds. J’alterne course pieds et marche rapide. Quand je constate que je fais plus de marche que de course à pieds je lâche prise dans la tête. Je ne suis pas venu à Vichy pour faire la spécialité de Yohan Diniz. Après 2 tours (il fallait en faire 4) je jette l’éponge. En plus, Francky allait me dépasser dans le 3ème tour car je savais qu’il remontait …et ça, c’est difficilement supportable.
8 h 12 de course c’est largement suffisant pour moi. Gros échec mais qui s’explique par un tas de bonne raison
Francky termine son marathon tel un roc. Même en 2025 Francky continuera de mettre la trifonction de 2010 pour contrarier notre président et contrevenir au règlemebt sportif du TL
Francky est solide car la chaleur était réellement intense.
Je reviendrai plus tard plus fort et plus et mieux entrainé
Merci aux copains de nous avoir encouragés c’était chouette !
Alban